Jade Maridort
Expression de pensée
Diplômée d'État en architecture
 Plan du rez-de-chaussée |  Elévation sud-est |
|---|---|
 Elévation sud-ouest |  Croquis de recherche |
 Fond de plan |
 Coupe perspective ombrée. Logement T3 |
|---|
LOGEMENT
"Vivre ensemble"
Enseignants : Guy Desgrandchamps, Nicolas André
ENSA-PB, LIcence 2
Durée d'un semestre
Sur une typologie de terrain choisi, il s’ agit de construire trois logements individuels. Un premier pour une personne, un second pour deux personnes et un troisième pour trois personnes. Au moins l’un des trois doit être capable d’ accueillir une personne à mobilité réduite.
La question posée ici est : Comment vivre ensemble, tout en gardant sa part d’ intimité ? ...
Du fond de plan à l'implantation du bâti
L’implantation associe la commande et le respect du terrain. La mise en valeur de ce dernier est possible dans le sens où il occupe une place primordiale dans la conception du projet. Ainsi est maintenue la pente à travers les passages latéraux traversants, et l’espace naturel reste présent par la présence d’un espace vert majeur.
Se crée alors un fond de plan selon des tracés générateurs. Ces tracés sont déterminés de façon logique.
Une fois le fond de plan tracé, la délimitation bâti/non bâti est fixée. 55 % de la surface du terrain est bâtie. Les espaces intérieurs et extérieurs sont donc équivalents en terme de hierarchie. La délimitation des différentes habitations se fait par la recherche et le calcul des différentes surfaces.
On a finalement une habitation pour une personne de 32 m2 , une habitation pour 2 personnes de 50 m2, une habitaion pour 3 personnes avec accès handicapé de 76 m2, et un espace commun de 21 m2.
Le jardin
Le jardin est de 65,5 m2. Il est aussi important que le bâtiment principal. Son implantation toute largeur est associée à la volonté de modifier le terrain naturel le moins possible.La pente est traitée en division par parlier en concordance avec ceux du bâti. Cet espace est unitaire. L’ambiance est assez pittoresque.
Son aménagement est fait de sorte à ce que les notions de réunir et diviser soient présentes à la fois.
Ainsi, un chemin de promenade dont le tracé est apremière vue quelconque, permet l’accès à l’espace commun. Il est synonyme d’une action commune aux trois familles. Cependant, son implantation dans le jardin est en fonction des espaces extérieurs de chacuns. Se créent ainsi des espaces verts privatifs dans un seul et même jardin.
Cette limite instinctive est accentuée par la position des arbres et des paliers dans le prolongement de ceux du bâti.
Le chemin ne privilégie aucune habitation car il ne dessert aucun palier des habitations privées. Au contraire, il se termine en s’estompant comme s’il n’y avait pas de départ ou plutôt n’importe lequel. Les arbres sont des pommiers. Ce choix est du premièrement à l’aspect ludique d’un arbre fruitier. Dans le sens où il est intéressant de comprendre les cycles de floraison, agréable d’obtenir un rendement de son jardin et possible de récolter les fruits à plusieurs pour partager. Deuxièmement, la silhouette du pommier, très basse et large permet de créer un voile végétal qui limite le vis-à-vis. Même en hiver, la forte densité de ses ramures maintient ce voile.
La lumière
 Maquette 1/50e |
|---|
 Maquette 1/50e |
|---|
La lumière dans le projet est ce qui caractérise les intérieurs.
Les espaces du rez-de-chaussée bénéficient de jours principaux donnant sur le jardin et de jours secondaires ( pour les espaces de services ) donnant sur les passages d’entées latéraux. Les baies des espaces majeurs (salon, salle à manger) donnant sur le jardin sont divisées de la même façon. Par cette régularité, les façades donnant sur le jardin sont rythmées. Etant face à face, elles sont sujettes à un vis-à- vis.Le problème est traité par une alternance de verre opaque (brique de verre de 15 x 15 cm) et translucide. Pour les baies des salons, des verres translucides sont favorisés pour une meilleure vue sur le jardin. Pour les baies des cuisine/salle à manger, l’opacité est favorisée pour répondre à l’alternance qui va à l’encontre d’un vis-à-vis trop présent. Les menuiseries du rez-de-chaussée côté jardin, sont traitées spécifiquement pour donner un effet de continuité sur toute la longueur du bâti.
Des pièces métalliques semblables aux chassis des fenêtres sont ajoutées comme un cadre par dessus la structure porteuse. On a donc l’impression que les baies forment un ensemble accroché à un mur comme un tableau. L’étage n’étant pas ouvert sur cette façade, le plein semble reposer sur le vide. La raison constructive est détournée pour un effet spatial indépendant.
Les espaces des étages possèdent des sources de lumière toutes orientées nord/est. Il n’y pas un souci d’excès de luminosité ou d’éblouissement. Une alternance d’opaque et translucide est aussi présente, cette fois ci pour un souci de privativité des pièces associées.
La zone de distribution est un puit de lumière qui permet de faire descendre la lumière au rez-de-chaussée. C’est un moyen d’ajouter de la luminosité de façon cette fois- ci indirecte, tout en respectant les règles de percements.
Conclusion
La véritable essence du projet réside dans sa façon de gérer les espaces communs et les espaces privés, tant à l’échelle du foyer que de la résidence. Ainsi, le projet est établi selon des règles strictes établies au préalable comme les trames, les fonds de plan, la répartition des usages, etc... qui sont les mêmes pour tous. Lorsque les habitants se trouvent dans des pièces de réunions (salon, salle à manger), ils sont alors confrontés au partage avec leur famille mais aussi avec leur voisin. Ce qui fait du jardin un interface en perpétuel tension. Tous les regards sont alors sur lui. Tous les regards sont alors le réel sujet : « Qu’est ce qui est à toi ? Qu’est ce qui est à moi ? Qu’est ce qui est à nous ?».
Dans les pièces privées, les habitants n’ont pas à être dans le partage, les baies sont orientées dans le sens de la pente, évitant ainsi tout vis-à-vis. Il n’y a pas d’interaction avec l’extérieur. Se crée alors l’ intimité.
Pour conclure, je dirais que vivre bien ensemble dépend simplement de la direction dans laquelle nous regardons.