Jade Maridort

Epuisement, fatigue de n'être jamais rassasiée.

J'engloutis la vie qui défile trop lentement. 

Je me lasse de ces pensées

en désaccord du présent.

 

ça ne suit plus.

Le ravitaillement insolite s'épuise de nouveauté.

Dédain et lassitude …

Une seule posture calme l'esprit

celle molasse de la mélancolie.

 

Le courant paraît inondé

et l'énergie séquestrée.

Etat de crise et de liberté.

 

Tout est possible mais rien ne surgit.

L'éclat du mépris me dévoile à présent nue

et me cri à la face :

"Mais bon sang ! Qui es-tu ?"

 

Vide et comblée.

Il y a là tant de distance entre chaque ressenti

que je songe à penser que c'est déjà fini.

 

Seule et entourée.

Les paradoxes se succèdent et tourmentent

ce que j'appelle mes nuits qui ne sont en vrai, qu'attentes.

 

Heureuse et lassée.

Les tensions s'amplifient d'energies opposées

qui parcourent tout mon corps mais m'empêchent de crier.

 

Les questions ne laissent aucun répi 

et s'acharnent à construire l'édifice de la vie.

Mais c'est une fois la dernière pierre posée

que le coeur ou la raison

peu-importe son nom

réclame son dû et invoque les tourments

qui en un coup de vent détruisent les prémices d'une certaine réflexion.

 

La table rase ressurgit

d'un brassage étourdi

par la brume hivernale

qui calme et repose

la ville au ciel rose

qu'est ma précieuse Montréal.

 

Vider le "déjà fait" et puiser l'engouement.

Regarder vers l' été et courir aussi longtemps.

S'épuiser jusqu' à la dernière goutte

de sueur, d'étreintes et de rires.

Ne plus avoir de doutes

et se laisser guérir

par le simple courant

qu' est celui de l' instant présent.