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LA DIGESTION

SOMMAIRE

par date d'écriture

Le 18.11.14, à Montréal.

Je rentre du cinéma, 

"Mommy" de Xavier Dolan m'a rappelé à quel point je t'aime.

Voilà si longtemps que l'écho de ta voix

n'a pas chanté, pleuré, souri en moi.

 

C'est comme se rappeler d'un rêve échappé.

Le décalage horaire, la vie et la réalité ont tout brouillé.

Les saccades de la mémoire,

les lueurs d'espoir ...

De revoir ton parfum,

de sentir ton visage,

de toucher tes mots doux,

et de gouter tes mains.

 

J'aimerais me rappeler la souffrance, 

j'aimerais crier, pleurer, trembler dans l' errance.

Expirer jusqu'à vider mon corps.

Les poings serrés, les jambes coupées,

je me souviens t'appeler à bout de souffle.

Aucun son, personne n'entend.

Pourtant je cris, murmure "Maman !".

Des bras m'enlacent, me tiennent.

Tout est ralenti

et je me sens glisser entre ces mains bienveillantes,

je finis avachie, au sol, latente.

Je me morfonds dans la terre, le temps et l'air.

Je n'ai plus de corps, il n'y a plus de moi.

Je suis partout, je suis poussière.

Je suis partout , sauf avec toi.

 

Les épreuves, les drames, les malheurs, les accidents, les naufrages, les obstacles …

 

J'assis mon texte sur les fondements.

Apprenez à voir, à écouter.

Apprenez de ce qui vous entoure. 

Taisez-vous !

Capturez chaque rayon de soleil qui vous paraît particulièrement scintillant.

Saisissez chaque sourire qui vous paraît particulièrement sincère.

Laissez couler chaque larme qui vous paraît être un soulagement.

Ouvrez votre esprit à la diversité sur terre.

Accordez à la vie quelques pardons,

Continuez d'avancer quelques parts.

Puis ensemble et pour toujours, nous vivrons.

 

Et pourquoi régurgiter est encore la seule envie de mon ventre ?

Pourquoi cette fois, ça ne marche pas ?

 

Ecrire au conditionnel devient pathétique.

J'aimerais, j'aimerais, j'aimerais … 

J'aimerais me rappeler la souffrance.

Avoir mal, encore.

Pleurer, encore.

Revivre ce qu'il s'est passé.

Sentir à nouveau la vérité.

 

Refaire le vide que tu as laissé.

C'est remodeler la place que tu occupais.

 

Aujourd'hui, il n'y a plus de manque.

Le temps de ta présence est passé. 

Mais je sens encore le besoin de parfois ressasser.

J'ai ce malaise qui traine,

où les nausées persistent, s'enchainent.

Je n'arrive plus à pleurer mais j'ai aussi mal dans le fond. 

Je ne suis plus nostalgique de cette période de ma vie.

Je n'oublie rien de nos souffrances, oh ça non !

Mais elles sont comme bloquées, déjà vieilles et engourdies.

 

Je sais que tu me manques, mais je n'en suis même pas sûre.

Je voudrais être fixée. 

 

Sourire ou pleurer.

© 2016 par Jade Maridort - Tous droits réservés

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