Jade Maridort
Expression de pensée
Diplômée d'État en architecture
LA METHODE DU MANGEUR
DE TARTINE ET DE RADIS
J'avais envie d'écrire, pour mon grand père Roland Jumelle.
Encore une fois, on a écrit, enfin j'ai écrit quelque chose d'autre.
De : La méthode de la mangeuse de tartines prédécoupées et de radis en fleur.
I
On naît tout petit et on le meurt aussi.
Parcourir une longue distance, en pensant qu'on avance.
Je ris du parcours mais pleure du retour.
C'est pratique d'être petit,
je lève la tête et je ne vois qu'elle,
cette merveilleuse et bienveillante étoile.
Mais on ne prévient pas lorsque l' étincelle,
S' essouffle, sourit et met les voiles.
Alors que faire, lorsqu'est parti notre seul repère ?
Idiotie d'une nouvelle recherche,
indécence d'un chevauchement,
C'est la poussée du changement,
Qui finalement nous saisit.
La claque de la vie,
si brusquement déposée,
délicatesse et volupté,
de nos convictions volées.
La survie prédomine, l'instinct nous convainc.
Les yeux fixés sur eux-mêmes, la veste boutonnée,
Je décide d'apprivoiser la gangrène du chagrin.
L'armée de moi, les facettes de mon esprit, les âmes de nos vies.
Nous ne sommes qu'un, mais un million.
Je souris et mon peuple me suit.
Je pars en guerre, en quête, en éclaireur,
Je me terre, guette et ne pleure.
Préparée à une immersion qui jamais ne coulera,
Je suis prête à crier et advienne que pourra.
La beauté fait pleurer … alors quoi de plus magnifique que la fatalité ?
II
Certes, c'est une triste et belle fin.
Mais l'avant n'est-il pas encore plus grand ?
L'avant du passé ou le reflet de demain.
A chacun son chemin … pour avancer et regarder.
Avancer devant, en regardant derrière,
Ma tête sent le vent et mes pieds foulent la terre.
La brise intemporelle, qui emporte avec elle,
le secret le mieux gardé qui est de savoir comment avancer.
Je rembobine, pause, avance rapide.
Je joue de mon pouvoir qu'est celui de croire,
que je tricote le fil du temps, à mon aisance, patiemment.
Le passé nous apaise par réflexion sur ce que nous sommes,
mais nous ne sommes seulement,
que grâce à celle qui fut un jour appelée "Maman".
Ainsi la terre est redevable, à ses racines et son eau,
qui généreusement lui ont offert à jamais
de quoi pouvoir guérir ses maux.
L'atmosphère des bienveillants est une notion olfactive,
que seuls les frissons de nos songes parfois captivent.
L'hommage à l'exemple, la pensée divine
qui parcourt nos poumons,
L'irréel soutient, qui nous tient par la main
et que nous respirons.
On pense devoir choisir seul,
mais la tâche n'est-elle pas moins hardie
lorsqu'une aide nous sourit ?
Je parle alors en nos noms, accepte la cohésion,
de cette ombre fidèle, derrière mon dos, comme des ailes.
III
Les monts surmontés, les pentes dévalées, la plaine apaisée.
Les pas rythment à présent toute sorte de changement.
Le courant lui, s'adapte et adhère à toute sorte de matière.
La terrible douceur du bonheur incompris,
la dépendance inévitablement ressentie,
embaume le foyer de sa tranquillité
qui sourit à présent aux albums rangés.
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